Il ne reste presque plus de « territoires » à Port-au-Prince
Ce n’est pas un film de fiction. Port-au-Prince, capitale d’Haïti, tremble et se rétrécit sous les balles des bandits armés qui contrôlent désormais presque toute la ville et ses agglomérations. Tous le jours, un concert d’armes de gros calibres se joue et la population, sans secours, fui vers d’autres communes visées par les gangs.
Depuis la tragédie du 12 mars 2021 à Village de Dieu, Martissant, où 5 agents de la police haïtienne ont été massacrés, cette ville de la Caraïbes est plongée dans une spirale de violence criminelle emportant familles, amis et les rares infrastructures. Contre cette maladie chronique, l’insécurité, aucun remède semble être efficace. Chaque jour, une famille attend sa mort entièrement comme si c’est le temps de l’apocalypse qui frappe à la porte.
Ceux qui s’opposaient hier à la mauvaise gouvernance sont devenus, aujourd’hui, de mauvais gouvernants. Peut-être ils sont trop occupés à faire leur travail consistant à séparer le pouvoir à d’autres frères qui étaient, comme eux aussi, des opposants farouches au pouvoir antérieur. Entre-temps, la ville devient de plus en plus un espace répulsif pour le petit peuple qui hèle sans secours.
Hormis le haut Turgeau, Canapé-Vert, Bourdon et Lalue qui résistent encore, tous les autres quartiers de Port-au-Prince sont contrôlés soit totalement ou partiellement par des gangs armés. Comme un mourant, la capitale haïtienne avec ses bâtiments administratifs abandonnés attend encore le dernier diagnostic de ses dirigeants pour connaître son sort final.
Wilder Sylvain
