Des femmes de Médecins Sans Frontières au service des femmes 

Des femmes de Médecins Sans Frontières au service des femmes 

En Haïti, la recrudescence des violences a entraîné un afflux massif de blessés et des déplacements à grande échelle. Depuis le 14 février 2025, les attaques de groupes armés dans plusieurs quartiers de la zone métropolitaine de Port-au-Prince ont contraint plus de 42 000 personnes à fuir. Un chiffre en constante augmentation. Aujourd’hui, l’OIM estime que plus de 180 000 déplacés vivent dans plus de 140 sites à travers la capitale. 

Des cliniques mobiles pour atteindre les plus vulnérables  

Depuis août 2021, Médecins Sans Frontières (MSF) déploie des cliniques mobiles dans plusieurs sites de déplacés et quartiers défavorisés de Port-au-Prince. Ces équipes fournissent des soins de santé primaires et accordent une attention particulière à la santé sexuelle et reproductive des femmes et des filles.

Elles assurent des consultations prénatales et postnatales, l’accès au planning familial ainsi qu’un soutien psychologique. Depuis fin janvier, la violence a contraint plus de 4 000 personnes à fuir les quartiers de Kenscoff. En février, MSF a mis en place deux cliniques mobiles sur place, assurant la prise en charge de 313 patients, dont 141 femmes et filles. 

Rosaline, une future maman prise en charge par Médecins sans Frontières  

Parmi elles se trouve Rosaline, 22 ans, suivie par les cliniques mobiles de MSF depuis son arrivée dans un camp de déplacés à Kenscoff il y a deux mois. Aujourd’hui enceinte de neuf mois, elle a bénéficié des deux consultations prénatales offertes par MSF, des soins essentiels pour sa santé et celle de son bébé. « Seule MSF offre des soins gratuits dans la commune. Bien qu’il existe un centre de santé à Kenscoff, je n’ai pas les moyens de m’y rendre, et je ne peux risquer de perdre mon bébé, » confie-t-elle.

Berline Lamy, sage-femme pour MSF, a rassuré Rosaline après ses deux consultations prénatales, confirmant que son bébé se porte bien. Elle lui prodigue des conseils essentiels et la prépare pour l’accouchement, en l’informant sur les bonnes pratiques et en la sensibilisant aux signes à surveiller. “Après les consultations je me sens rassurée, c’est bon pour mon moral.” ajoute Rosaline.  

Un accompagnement essentiel pour les femmes déplacées 

Les femmes et les filles vivent sous la menace permanente de viols et d’agressions, particulièrement les femmes déplacées, qui, n’ayant plus de domicile, se retrouvent vulnérables. «?Sans lieu sûr pour prendre une douche, des hommes les suivent, les attendent et les violent. Cela arrive surtout aux adolescentes », témoigne Guerline Louis, Superviseure Promotrice de la santépour MSF. 

Pour Guerline Louis, qui travaille pour MSF depuis 16 ans, venir en aide à ces femmes est une priorité. « Je crée des groupes de parole pour les écouter, comprendre ce qu’elles traversent et trouver les meilleures façons de les soutenir. Grâce aux cliniques mobiles, nous pouvons aller à leur rencontre pour non seulement leur offrir des soins mais aussi les orienter vers des structures adaptées comme la Clinique MSF Pran Men’m qui prend en charge les victimes de violences sexuelles », explique-t-elle. 

En 2024, les équipes des cliniques mobiles de MSF, composées en grande partie de femmes, ont pris en charge plus de 26000 personnes, dont 18975 femmes et filles. Nos équipes ont réalisé 2 345 consultations prénatales, 526 consultations postnatales et 6 392 consultations de planning familial. Alors que la saison des pluies complique davantage l’accès aux personnes déplacées, ces femmes de MSF s’adaptent sans cesse pour garantir que les soins atteignent les femmes les plus vulnérables.  

GPL Media Libre

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