Le PHJEA présente son plan stratégique pour résoudre les problèmes d’eau, d’assainissement et de changement climatique en Haïti

Le PHJEA présente son plan stratégique pour résoudre les problèmes d’eau, d’assainissement et de changement climatique en Haïti

 Le dimanche 8 décembre 2024, lors d’une conférence de presse, le Parlement Haïtien de la Jeunesse pour l’Eau et l’Assainissement (PHJEA) a dévoilé une feuille de route ambitieuse pour révolutionner l’accès à l’eau potable et aux infrastructures d’assainissement en Haïti. Ce plan, soutenu par des résultats d’une Consultation Nationale sur l’eau et l’assainissement, pourrait bien marquer un tournant décisif dans la lutte pour l’accès à l’eau potable, l’assainissement et le changement climatique en Haïti. 

 

C’est en présence de journalistes et de quelques membres du PHJEA, réuni sur zoom, que le Dr. Kenzy Jean Pierre a présenté les résultats de la Consultation nationale sur l’Eau et l’Assainissement et le Changement climatique ainsi que le Plan stratégique 2025-2030.

 

Haïti, confrontée à des décennies de crises politiques et climatiques, porte encore le poids d’une pénurie d’eau chronique et d’un système d’assainissement déficient. Selon le rapport présenté par le PHJEA, 52 % des jeunes consultés identifient la pénurie d’eau comme le problème le plus urgent, tandis que 44 % déplorent un manque d’accès à la formation et à l’information. Toujours selon cette étude menée auprès de 100 jeunes leaders issus des 10 départements du pays, les contraintes financières sont également majeures. 24% des répondants le confirment. 

 

Ces chiffres révèlent une réalité criante : des millions d’Haïtiens, souvent jeunes, luttent pour une eau propre et accessible dans un pays où les infrastructures s’effondrent, et où les catastrophes climatiques s’intensifient.

 « À partir des résultats de cette étude, nous avons élaboré un plan stratégique pour le PHJEA pour les cinq prochaines années. Ce plan ne s’adresse pas uniquement au PHJEA, mais aussi à tous les jeunes ainsi qu’aux organismes qui souhaitent soutenir la résolution des problèmes liés à l’accès à l’eau, à l’assainissement et au changement climatique en Haïti », a déclaré Dr. Kenzy Jean Pierre, spécialiste en santé publique et responsable en chef de l’étude. 

 En effet, le Plan Stratégique 2025-2030, pilier de cette initiative, repose sur sept axes clés. Parmi eux, la promotion du leadership féminin, une innovation notable dans un secteur historiquement dominé par les hommes. Des ateliers pratiques, des formations ciblées, et la création de fonds dédiés aux projets portés par des jeunes femmes illustrent cette priorité.

 Autre point saillant : l’utilisation de technologies numériques pour sensibiliser et mobiliser. Une plateforme interactive est en cours de conception pour connecter les jeunes à des informations fiables sur la gestion de l’eau et les opportunités de financement.

 Et ce n’est pas tout. Le plan intègre une approche de Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE), plaçant Haïti parmi les pays adoptant des stratégies de pointe pour coordonner les efforts entre différents secteurs, tout en impliquant activement les communautés locales.

La jeunesse comme solution…

Au-delà des chiffres et des concepts stratégiques, ce plan illustre une philosophie radicale : la jeunesse haïtienne n’est pas une génération perdue, mais une force inexploitée. Selon les résultats de la Consultation Nationale, 45 % des répondants ont affirmé que des ateliers et programmes de formation sont essentiels pour mobiliser leurs pairs.

 « Nous sommes conscients qu’aujourd’hui, les problèmes liés à l’eau potable, à l’assainissement et au changement climatique touchent les différentes couches sociales, notamment les femmes et les jeunes. Par conséquent, nous allons travailler avec les différentes parties prenantes, notamment le gouvernement et la société civile, afin d’impliquer les jeunes dans les prises de décision et de favoriser le développement des initiatives portées par les jeunes en vue de résoudre ces problèmes », a déclaré Adelin PIERRE, président du PHJEA, lors de la présentation des perspectives de l’organisation à la conférence de presse. 

 Ce plan arrive cependant dans un contexte où la tâche semble titanesque. Avec seulement 43 % de la population rurale ayant accès à l’eau potable et 31 % des habitants des zones rurales pratiquant encore la défécation en plein air, les infrastructures d’assainissement sont loin de répondre aux besoins de base. Mais le PHJEA ne compte pas s’arrêter à l’analyse des problèmes. Ils prévoient des actions concrètes, comme le renforcement des capacités locales, la réduction de la déforestation, et la mise en place de comités de gestion de l’eau dans chaque département.

S. Bonel LAGUERRE

GPL Media Libre

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