Gangs armés : le gouvernement annonce de nouvelles offensives, des résultats attendus

Gangs armés : le gouvernement annonce de nouvelles offensives, des résultats attendus

Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a réaffirmé, ce dimanche, la détermination du gouvernement à intensifier la lutte contre les gangs armés, lors d’une visite officielle à la Direction générale de la Police nationale d’Haïti (PNH), à Clercine. Une démarche présentée par l’Exécutif comme un signal fort de la volonté de l’État de reprendre le contrôle du territoire national.

Cette visite de commandement s’inscrit dans le cadre de la mobilisation générale des forces de sécurité de l’État, impliquant la Police nationale d’Haïti (PNH), la Force de répression des gangs (FRG) et les Forces armées d’Haïti (FAd’H). Les autorités affirment vouloir mener une offensive coordonnée afin de rétablir l’ordre public et l’autorité républicaine dans les zones sous l’emprise des groupes armés.

Le chef du gouvernement était accompagné du ministre de la Justice et de la Sécurité publique, Me Patrick Pélissier, du secrétaire d’État à la Sécurité publique, Mario Andrésol, du directeur général de la PNH, André Vladimir Paraison, ainsi que de plusieurs hauts responsables de l’institution policière.

À cette occasion, le Premier ministre a salué l’appui du Bureau des affaires internationales de stupéfiants et de répression (INL) du Département d’État américain, qui a remis 25 véhicules blindés aux forces de l’ordre. Selon les autorités, ce matériel vise à renforcer les capacités opérationnelles, la protection des unités engagées et la puissance d’intervention de l’État sur le terrain.

Affichant une ligne de fermeté, Alix Didier Fils-Aimé a déclaré : « Batay Gouvènman an se batay kont gang ame yo. Batay Gouvènman an se pou sekirize peyi a. Leta pap fè bak. Leta pap negosye ak kriminèl. » Le gouvernement assure que cette dotation stratégique permettra de reconquérir progressivement les territoires contrôlés par les gangs et d’y rétablir durablement la sécurité.

Cependant, au-delà des déclarations officielles et des communiqués largement relayés sur les réseaux sociaux, l’État est de plus en plus attendu sur le terrain. Pour une population confrontée quotidiennement à l’insécurité, les promesses répétées peinent à convaincre en l’absence de résultats concrets. À force d’annonces sans impacts visibles, le pouvoir public donne l’image d’un État davantage loquace qu’opérationnel.

Dans plusieurs zones stratégiques, notamment sur les grands axes routiers et aux principales entrées de la capitale, la présence effective de l’État demeure quasi inexistante. Cette réalité alimente la frustration et la méfiance des citoyens, qui réclament des actions tangibles plutôt que des engagements verbaux. Pour de nombreux observateurs, la crédibilité de l’État se joue désormais dans sa capacité à « fouler le macadam », à reprendre physiquement le contrôle des territoires et à faire respecter l’autorité républicaine.

Sans avancées claires et mesurables sur le terrain, les promesses officielles risquent de s’éroder davantage, dans un contexte déjà marqué par l’exaspération d’une population éprouvée par la violence, les déplacements forcés et la paralysie économique.

En conclusion, le Premier ministre a rappelé que le rétablissement de la sécurité constitue un préalable au retour à l’ordre constitutionnel. Il a confirmé que l’année 2026 sera consacrée à l’organisation des élections générales et au renouvellement des institutions républicaines, annonçant la mise en œuvre permanente du processus électoral sur l’ensemble du territoire national. Un objectif qui, selon plusieurs analystes, demeure étroitement lié à la capacité réelle de l’État à transformer ses discours en actions concrètes.

GPL Media Libre

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