Insécurité, misère, exclusion : le RANIPH dresse un tableau sombre de la vie des personnes handicapées

Insécurité, misère, exclusion : le RANIPH dresse un tableau sombre de la vie des personnes handicapées

À l’occasion de la Journée internationale des personnes handicapées, célébrée chaque 3 décembre, le Réseau associatif national pour l’intégration des personnes handicapées (RANIPH) tire une nouvelle fois la sonnette d’alarme. Dans un contexte de violence extrême, d’insécurité généralisée et de crise humanitaire prolongée, l’organisation affirme que les personnes handicapées figurent parmi les premières victimes d’une situation devenue « envivable » pour l’ensemble de la population haïtienne.

Selon le RANIPH, l’insécurité et le crime organisé, qui déciment quotidiennement des familles entières, plongent les citoyens dans la peur, la faim et la misère. Mais pour les personnes vivant avec un handicap, ces réalités prennent une dimension encore plus dramatique. Déjà confrontées à la stigmatisation sociale, au manque d’accès aux services essentiels et à de multiples formes de discrimination, elles se retrouvent “à bout”, abandonnées à elles-mêmes dans une société qui “kontinye trete yo tankou yon chaj”, déplore l’organisation.

Malgré les lois existantes et les discours officiels, le RANIPH constate que les droits fondamentaux des personnes handicapées sont quotidiennement violés. Beaucoup vivent dans une précarité extrême, sans protection réelle, exposées directement à la violence armée ou confinées chez elles faute de transports, d’assistance adaptée ou d’infrastructures accessibles. “Konsta yo la, yo flagran anba zye tout moun”, rappelle le réseau, dénonçant l’indifférence persistante des autorités publiques qui, selon lui, se contentent d’actions symboliques dépourvues d’impacts concrets.

L’organisation rappelle qu’en 2007, la création du Bureau du Secrétaire d’État pour l’Intégration des Personnes Handicapées (BSEIPH) avait suscité l’espoir d’un changement durable. De nombreuses institutions nationales et internationales s’étaient alors engagées dans la promotion de politiques destinées à améliorer les conditions de vie des personnes handicapées. Dix-huit ans plus tard, en 2025, le bilan est jugé décevant. Les revendications essentielles demeurent insatisfaites, tandis que la crise actuelle rend leur quotidien encore plus difficile.

En cette Journée internationale des personnes handicapées, célébrée sous le thème du respect, de l’inclusion et de la dignité, le RANIPH renouvelle son engagement inébranlable en faveur d’une Haïti plus juste, plus sûre et plus accessible. L’organisation plaide pour un pays où chaque citoyen, indépendamment de ses limitations physiques ou sensorielles, puisse participer pleinement à la vie sociale et économique, voir sa valeur reconnue et travailler dans la dignité.

Le RANIPH appelle la population, les institutions publiques et privées ainsi que la société civile à agir ensemble pour combattre l’insécurité, démanteler les obstacles qui freinent l’inclusion et créer des espaces accessibles à tous. “Anyen pou nou san nou, tout pou nou men avèk nou”, conclut le message signé par Rose May Legouté César, Secrétaire nationale d’encadrement du RANIPH.

Jean Daniel PIERRE

GPL Media Libre

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