Delmas 19 et 31 sous les balles : affrontements armés, panique et blessés graves dans les quartiers, un jeune écolier entre la vie et la mort

Delmas 19 et 31 sous les balles : affrontements armés, panique et blessés graves dans les quartiers, un jeune écolier entre la vie et la mort

La journée du jeudi 19 juin a viré au cauchemar pour les habitants de Delmas 19 et Delmas 31. Ce qui devait être une matinée ordinaire a rapidement été interrompu par des tirs nourris, des cris, et des scènes de panique généralisée. Des affrontements violents ont éclaté entre les forces de l’ordre et des gangs lourdement armés qui tentaient de piller la compagnie d’automobiles Berman Motors, implantée dans la zone.

Les policiers, rapidement mobilisés pour contrer cette attaque, ont engagé une riposte musclée, donnant lieu à un échange de tirs d’une rare intensité. Mais comme souvent dans ces situations, ce sont les civils qui en ont payé le plus lourd tribut. Le chaos s’est propagé au-delà du périmètre immédiat de l’affrontement. Les quartiers environnants, notamment Delmas 31, ont été pris dans une véritable pluie de projectiles.

Un jeune écolier gravement blessé : le drame de la rue Sœur Georges

À Delmas 31, à l’entrée de la rue Sœur Georges, la violence s’est invitée jusque dans les cours des maisons. Les résidents décrivent une scène surréaliste : des rafales de balles s’abattant sur les toitures, les murs, les portails — transformant les domiciles en refuges précaires. C’est dans ce contexte qu’un jeune garçon, Wilner Felix, élève en NS4 au Lycée Horatius Laventure, a été atteint d’un projectile perdu à la tête alors qu’il était simplement assis devant sa résidence en compagnie de proches.

Blessé grièvement, le jeune Wilner a perdu beaucoup de sang. Son état a été jugé critique par les médecins du Centre hospitalier de la Paix, à Delmas 33, où il a été transporté d’urgence. Ses proches, effondrés, dénoncent une situation d’insécurité chronique qui transforme la vie des enfants en zones rouges en une constante loterie de survie.

Une population abandonnée à son sort

Au-delà de l’incident, ce nouvel épisode met en lumière le climat de tension extrême dans plusieurs zones de la capitale haïtienne, où les affrontements entre la Police nationale et les groupes armés se multiplient. Pour les habitants du bas de Delmas, il ne s’agit plus simplement de violence ponctuelle, mais d’un état de guerre larvée où la ligne entre zone civile et zone de combat n’existe plus.

« On vit dans la peur. Aujourd’hui, ce sont nos enfants qui tombent, demain ce sera qui ? » s’indigne un habitant de Delmas 31. Comme beaucoup, il estime que l’État a perdu le contrôle d’une grande partie de son territoire, et que les effortssécuritaires, aussi nécessaires soient-ils, manquent cruellement de coordination pour protéger les populations les plus vulnérables.

Tandis que la Police tente de rétablir l’ordre dans des quartiers devenus champs de bataille, les civils, eux, continuent de fuir, de se cacher, ou de panser leurs plaies, en attendant qu’on se souvienne qu’ils sont, avant tout, des citoyens.

 

GPL Media Libre

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