Carrefour : grève finie, balai en main, les habitants nettoient sur ordre du chef de gang

Carrefour : grève finie, balai en main, les habitants nettoient sur ordre du chef de gang

Au troisième jour de la grève imposée par un chef de gang à Carrefour, un nouveau mot d’ordre a été lancé : chaque habitant est sommé de sortir dans la rue, muni de balai, pelle, brouette ou râteau pour participer à une opération de nettoyage collectif de la commune.

Cette exigence, dictée par l’autorité non étatique qui contrôle la zone depuis plus d’un an, fait suite à l’annulation soudaine de la grève pour ce mercredi 30 avril. Mais si la grève est officiellement levée, la vie n’a pas repris pour autant : institutions publiques comme privées ont gardé portes closes, dans une soumission devenue routinière aux instructions venues de cette nouvelle « chaîne de commandement » locale.

Même l’État, à travers ses représentations officielles telles que la DGI, l’ONI, l’OAVCT ou encore les services d’immigration , s’aligne sans mot dire sur les consignes émanant de cette structure parallèle de pouvoir. Cette passivité, voire cette complicité tacite, soulève des interrogations graves sur l’autorité réelle du pouvoir central et sur son engagement envers les citoyens de cette commune stratégique de la région métropolitaine.

Plus qu’un simple nettoyage urbain, cette opération publique forcée devient un symbole fort de la démission de l’État : les rues, désertées par les institutions républicaines, sont désormais nettoyées sous l’œil d’une autorité qui n’a jamais été élue. Et la population, prise entre l’obligation de se soumettre et l’impossibilité de protester, n’a d’autre choix que d’obéir.

Pendant ce temps, les autorités nationales brillent par leur silence. Aucun ministre, aucun haut cadre de l’administration centrale, ni même le Bureau du Premier ministre ou de la Présidence, n’a daigné s’exprimer sur cette grève de trois jours qui a gelé une commune entière jusqu’à ses lieux de culte sur décision d’un acteur armé.

Carrefour vit un état d’abandon institutionnel, où la normalité est dictée hors du cadre légal. Le pouvoir central semble avoir cédé plus que son autorité : il a cédé sa voix.

GPL Media Libre

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