Quand Jean Charles Moïse recycle sa stratégie d’agitation politique
À défaut de se réinventer, Jean Charles Moïse ressort ses vieilles ficelles. Fidèle à son habitude de surfer sur les vagues de crise qu’il contribue lui-même à agiter, le leader de Pitit Dessalines sonne une nouvelle charge contre le Conseil Présidentiel de Transition (CPT).
Ce lundi, sur les ondes de Magik9, il a annoncé vouloir retirer son représentant, Emmanuel Vertilaire, d’ici deux semaines, tout en promettant de relancer la mobilisation populaire pour faire tomber à la fois le CPT et le gouvernement d’Alix Didier Fils-Aimé.
Le scénario est tristement connu. Dès que les eaux politiques deviennent troubles, Jean Charles Moïse, sentant le navire tanguer, s’empresse de s’en écarter pour mieux en dénoncer la dérive. Ce jeu de chaises musicales permanent, où il est tour à tour acteur puis opposant du même processus, a fini par s’apparenter à une manœuvre de survie politique plus qu’à une réelle stratégie pour sortir le pays de l’impasse.
Que reproche-t-il aujourd’hui au CPT, qu’il a pourtant contribué à mettre en place ? Rien de nouveau. Car, fidèle à sa rhétorique habituelle, Moïse dénonce plus qu’il ne propose, agite plus qu’il ne construit. Son appel à « relancer la mobilisation » ressemble davantage à une tentative désespérée de rester dans la course que l’expression d’une vision claire pour Haïti.
Pendant ce temps, le pays s’enfonce chaque jour davantage dans la crise. Les citoyens, eux, sont las de ces surenchères politiciennes où l’intérêt collectif est sacrifié sur l’autel des ambitions individuelles.
Au lieu d’assumer ses responsabilités au sein du CPT et d’y mener un combat politique de fond, Jean Charles Moïse préfère jouer une partition déjà éculée : celle du trublion qui crie au scandale pour mieux masquer son incapacité à bâtir.
Dans un contexte où la stabilité est une denrée rare et précieuse, ce genre d’attitude ne fait qu’alimenter la défiance et le chaos. Haïti mérite mieux que ces manœuvres d’un autre âge.
Jean Daniel PIERRE
