Trois policiers tués en moins de 24 heures : Les gangs frappent fort contre la PNH
En l’espace de deux jours, trois policiers ont perdu la vie dans des attaques armées menées par des bandits, dont une tentative de kidnapping qui a coûté la vie à deux inspecteurs de la Police nationale d’Haïti (PNH). Ces attaques surviennent alors que les policiers continuent de faire face à une situation sécuritaire de plus en plus inquiétante dans le pays.
Ce mercredi 9 avril 2025, la violence des gangs a une nouvelle fois frappé la Police nationale d’Haïti. En matinée, sur la route de l’aéroport, plusieurs policiers revenant d’une opération bancaire ont été attaqués par des bandits armés. L’attaque s’est produite dans le cadre d’une tentative de kidnapping avortée.
Deux inspecteurs divisionnaires de l’Unité Départementale de Maintien d’Ordre (UDMO), Jose Rony et Sulmond Job, ont été gravement blessés par balles et ont succombé à leurs blessures après avoir été transportés d’urgence à l’hôpital. Ces deux victimes étaient des formateurs respectés au sein de cette unité.
Selon les informations du porte-parole adjoint de la PNH, Lionel Lazarre, les policiers ont été attaqués par des membres du gang dirigé par « Chalè », un des chefs de gang les plus redoutés du pays. Alors qu’ils tentaient de déposer un de leurs collègues, les policiers ont été pris pour cible et tués sous les tirs nourris des criminels. Par chance, la personne ciblée par les malfrats a réussi à prendre la fuite, échappant ainsi à l’enlèvement.
Dans un autre incident survenu la veille, un policier, Garry Junior Lima, a également été abattu lors d’affrontements à Mirebalais, après que des bandits du groupe « Viv Ansanm » aient envahi la ville.
En l’espace de moins de 24 heures, trois policiers ont ainsi perdu la vie, montrant l’ampleur de la menace que représentent les gangs armés dans le pays. La PNH, déjà durement touchée par la violence, se retrouve une fois de plus dans une situation où ses membres sont pris pour cibles par des bandits toujours plus audacieux.
Le drame qui touche la PNH soulève également une question de fond sur l’engagement des policiers face à la violence. Si les agents de la police nationale sont systématiquement pris pour cibles par les gangs, on ne peut s’empêcher de se demander pourquoi ces mêmes policiers sont également les premiers à réprimer violemment les manifestations populaires contre le pouvoir en place.
Alors que le pays traverse une crise de gouvernance et de sécurité, le rôle de la PNH ne cesse de soulever des interrogations sur ses priorités et son rapport avec la population.
Steeve Luc PIERRE
