À la tribune de l’ ONU, Edgard Leblanc prêche l’évangile de la restitution de la dette de l’indépendance
À la tribune de l’Assemblée générale des Nations-Unies, Edgard Leblanc Fils a abordé la question de la dette de l’indépendance. Selon le président du Conseil présidentiel de Transition, cette rançon versée à la France « représente une sanction injuste, qui a étouffé le développement économique et social du peuple haïtien pendant des générations ».
C’est ce jeudi 26 septembre 2024 que le numéro 1 du conseil présidentiel de transition, Edgard Leblanc Fils, a gravi l’estrade de l’ ONU à New York pour parler au nom de la nation haïtienne, dans le cadre de la 79e assemblée générale de l’ONU. Quelques heures après son discours, une avalanche de réactions…. Discours poignant, discours bourré de contenus, discours d’un vrai homme d’État… bref, les réactions pleuvent, notamment sur les réseaux sociaux.
Dans sa prise de parole, la figure emblématique de l’ OPL a lancé un appel retentissant en faveur de la restitution de la dette payée à la France en échange de la reconnaissance de l’indépendance haïtienne. Cette rançon versée à l’ancienne Métropole « a été une pénalité injuste, qui a asphyxié le potentiel économique et social du peuple noir d’Haïti pendant des générations », a déclaré le l’ancien sénateur de la République devenu depuis plus de 5 mois président de la structure transitionnelle.
Alors que le bicentenaire du paiement de cette dette qu’il qualifie d’injustice historique approche, le patron du CPT exige que cet argent versé à la France pour la reconnaissance de l’indépendance de la première République noire soit restitué.
« Cette dette était une forme de punition pour avoir osé se libérer des chaînes de l’esclavage », a déclaré M. Leblanc. Il a souligné qu’Haïti, première nation noire indépendante, a dû payer pour une liberté acquise au prix d’une lutte acharnée, un fait unique et sans précédent dans l’histoire mondiale.
Edgard Leblanc a appelé l’ONU à prendre l’initiative pour faciliter un dialogue entre les anciennes nations colonisées et les puissances coloniales. « Haïti ne demande pas de charité », a-t-il précisé, mais une réparation légitime et le respect de sa dignité, afin que le peuple haïtien puisse enfin aspirer à une vie prospère et juste.
La situation des migrants haïtiens à Springfield dans l’Ohio, accusés de mangeurs de chats et d’autres animaux domestiques par les républicains, a été aussi au centre du discours du Président Leblanc. Il a rendu un vibrant hommage à ces compatriotes haïtiens.
« L’élection américaine ne doit pas servir de prétexte au racisme », a déclaré à la tribune de l’ONU le président du conseil de transition, en référence aux fausses accusations de Donald Trump contre des migrants haïtiens aux Etats-Unis.
Springfield et ses 60.000 habitants, très majoritairement blancs, ont vu la ville grossir ces dernières années. Fuyant la terrible crise dans leur pays, environ 15.000 Haïtiens s’y sont installés, attirés par la reprise économique encouragée par la municipalité et l’Etat de l’Ohio, aux mains des républicains.
