Au mépris de l’État, le coût des appels téléphoniques croît excessivement
L’Institut Haïtien de Statistique et d’Informatique (IHSI) a publié l’évolution du taux de l’inflation au cours du mois de juin 2024. La Communication est le poste de dépenses qui a connu, à la fois le taux d’inflation mensuelle le plus élevé et le taux d’inflation annuelle le plus important.
À travers cette publication, l’IHSI informe que l’Indice Général des Prix à la Consommation (IPC, 100 en 2017-2018) a continué de croître au cours du mois précité, mais moins vite que le mois précédent (mai 2024). En effet, l’IPC du mois de juin a enregistré des hausses mensuelles de 1,0 % et annuelles de 28,9%. Alors que celui du mois précédent a crû de 1,7 % en rythme mensuel et de 28,3 % en glissement annuel.
Parmi les rubriques de dépenses qui ont le plus contribué à cet accroissement du taux de l’inflation, cette fois-ci on trouve en tête de liste la Communication, en lieu et place des Produits alimentaires et boissons non alcoolisées qui occupent fort souvent cette place. La Communication est le poste de dépenses qui a connu, à la fois le taux d’inflation mensuelle le plus élevé et le taux d’inflation annuelle le plus important.
En fait, le prix cumulé de cette division de dépenses a augmenté de 33,7 % en rythme mensuel et de 40,5 % en glissement annuel au cours du mois de juin. Pendant que le taux d’inflation mensuel pour le mois d’avant (mai 2024) était de 1,1 %. Donc, on assiste d’un seul coup à une hausse excessive des prix des biens et services ayant rapport à la Communication.
Dans le lot des produits faisant partie du poste de dépenses Communication, celui dont le prix a connu une hausse plus prononcée, est l’appel téléphonique. En effet, le prix des appels téléphoniques a crû de 55,3 % de juin 2023 à juin 2024. Alors que les abonnés font de plus en plus face à des problèmes de signal, à des coupures de communication et à des problèmes de connexion.
Déjà, en mars 2020, une étude du Conseil National des Télécommunications (CONATEL) a révélé que le rapport entre le nombre de blocs erronés et le nombre total de blocs reçus qui doit être inférieur à 2 afin de ne pas avoir de coupure de la voix lors des conversations était de 21,41 et 22,71 pour la Digicel et la Natcom, respectivement.
Pour espérer une amélioration de la qualité et du prix des appels téléphoniques, de nouveaux acteurs doivent intégrer le marché des télécommunications. À rappeler que, jusqu’à présent, on ne recense que deux opérateurs de téléphonie fixe et mobile dans le pays, soit la Digicel et la Natcom.
Compte tenu de la forte concentration du marché des télécommunications, les services disponibles sur celui-ci seront toujours très coûteux et de mauvaise qualité pour les consommateurs haïtiens. Surtout si l’État n’exercerait aucun contrôle sur ce secteur.
Jonathan GÉDÉON
