A quand la fin du « show off » politique en Haïti ?

A quand la fin du « show off » politique en Haïti ?

La population haïtienne souffre et c’est grave. Depuis environ cinq ans, sa situation, déjà calamiteuse, s’est détériorée : tous les panneaux sont au rouge. Des gouvernements se sont succédé : rien. D’un iota, ça n’a pas bougé.

Voilà 11 mois déjà depuis la mise en place d’un Conseil Présidentiel pour sortir Haïti du bourbier dans lequel elle se trouve. En proie à une crise de chapelle dès ses premiers jours, ce collège de la présidence ne fait que marquer du pas sur place, incapable donc de répondre aux responsabilités pour lesquelles il a été créé.

Le temps passe, l’insécurité et la misère continuent de terrasser des familles haïtiennes. À Port-au-Prince comme dans une partie de l’Artibonite, on frôle la mort au quotitien. Des bandits armés s’arrogent le droit de tuer qui ils veulent, tandis que des quartiers sont vidés de leurs occupants, chassés par les criminels. Les SOS lancés par des membres de la population sont restés sans réponse des autorités, qui ne cessent de faire des promesses, donc sans passer de la parole aux actes.

Si Garry Conille, désormais révoqué suite à un bras de fer avec des membres du CPT, avait promis de reprendre le contrôle du pays, maison par maison, quartier par quartier et ville par ville, son successeur, Alix Didier Fils-Aimé tarde à nager à contre-courant de ce conflit, très occupé à exiger la tête du DG de la police nationale, Normil Rameau, pourtant soutenu par une frange du CPT, dont trois membres sont accusés de corruption.

Fils Aimé et les conseillers présidentiels se comportent comme maîtres du temps. Chacun se veut sauveur sans être prêt à des sacrifices dans une situation qui mérite plus que jamais une réponse coordonnée et un dépassement des intérêts mesquins. Une task force a été créée par la primature et a déjà mené une opération au bas de Delmas, alors que le DG de la PNH n’en était pas au courant, selon le porte-parole de l’institution, Lionel Lazarre.

En attente d’opérations sérieuses, la population haïtienne se questionne sur la volonté réelle des dirigeants haïtiens à agir contre l’insécurité dont les conséquences sont énormes sur le pays. Dans moins d’un mois, le CPT aura un an, pour quel bilan ? En tout cas, aucune action concrète n’est encore posée pour réssuciter l’espoir chez bon nombre d’Haïtiens, meurtis par la violence et la faim.

Il ne reste que 13 mois pour le CPT d’en finir avec le grand banditisme qui met à mal le pays et d’organiser le référendum et les organisations, alors qu’ en dépit du déploiment de plusiueurs contingents de la force multinationale en appui à la police nationale, les gangs continuent d’étendre leurs tentacules et d’autres quartiers sont sous la menace de leur invasion.

Wesker Sylvain

GPL Media Libre

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