Port-au-Prince : encore une nuit d’apocalypse !

Port-au-Prince : encore une nuit d’apocalypse !

La nuit du samedi 22 mars a été tout simplement infréquentable à Port-au-Prince. Rêver tel a été le défi à relever au cours de laquelle ; les habitants étant coupés de leur sommeil. Même les chiens se sont tus dans cette ville. Ce à quoi on assiste, c’est à un drame collectif, provoqué par l’irresponsabilité de nos dirigeants, se bouchant les oreilles et ferment les yeux devant cette tragédie. Un concert d’armes à feu, pas n’importe lequel, a assiégé la capitale haïtienne. Du jamais vu ou entendu. Cette nuit a été des plus longues pour ceux et celles qui y vivent encore.

Il était environ minuit quand les tirs se sont introduits avec tant de fracas dans la nuit. Ça vient de presque tous les côtés, diront certains. En effet, les zones comme Avenue Christophe, Christ-Roi, Ravine Pintade, Poupelard, Lalue, Bois-Verna, Débussy, Canapé-vert ont dansé au son des balles jusqu’à ce matin.Les hommes de la coallition criminelle Viv Ansanm voulaient s’offrir d’autres territoires du 15% restant de Port-au-Prince, notamment celui du Canapé-Vert où une brigade auto-défence résiste à leurs assauts répétés depuis un certain temps.

Quelques jours plus tôt, une manifestation a eu lieu à Port-au-Prince pour exiger l’action des autorités de l’État face à l’insécurité. Si le mouvement a été violemment reprimé par les forces de l’ordre, toutefois le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, dont le départ a été réclamé par les manifestants, a déclaré avoir entendu leurs cris et, de ce fait, a annoncé que de nouvelles mesures seraient prises pour stopper ce phénomène qui mine les familles haïtiennes. Rien n’est encore fait, alors qu’Haïti a franchi la barre d’un million de déplacés, selon l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM).

Quid d’Alphonse Jean, président du conseil présidentiel de Transition ? En tout cas, il parle peu. Peut-être, contrairement à ses prédécesseurs, Edgard Lebanc et Leslie Voltaire, il comprend que parler ne suffit pas et donc il serait en train de travailler pour que « l’économie de guerre » pour laquelle il plaidait soit effective, qui sait. M. Alphonse Jean trouverait la formule pour éviter des nuits semblables à celle du 22 mars et pour chasser des criminels du commissariat de Terrier-Rouge, donc pour faire revenir le calme dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite.

Depuis tantôt 4 ans, Haïti est plongée dans une spirale de violence qui ne dit pas son nom. Des routes nationales sont contrôlées par des bandits, dictant leur loi à la population. Dans cette atmosphère d’insécurité, le Président Jovenel Moïse a été abattu chez lui. Le premier ministre Ariel Henry, quant à lui, a été contraint à la démission pour enfin la mise en place du CPT, composé de 9 membres dont les principales missions consistent à résoudre le problème de l’insécurité, à organiser le référendum et les élections.

Wesker Sylvain

GPL Media Libre

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