Affaire Stephora: les accusées sont visées par une caution de 50 millions de pesos
L’affaire liée à la mort de la jeune Haïtienne Stephora Anne-Mircie Joseph, âgée de 11 ans, franchit une étape déterminante en République dominicaine. Le ministère public réclame désormais une caution de 50 millions de pesos contre chacune des quatre membres du personnel de l’Instituto Leonardo Da Vinci, inculpées dans ce dossier de forte portée émotionnelle et judiciaire.
Les accusées, parmi lesquelles figurent des responsables administratives et éducatives, sont poursuivies pour homicide involontaire, ainsi que pour abandon et maltraitance de mineurs. Le parquet juge ces mesures coercitives proportionnelles et nécessaires afin de garantir la disponibilité des inculpées durant toute la procédure.
Pour les enquêteurs, ce drame ne résulte pas d’un simple accident mais d’une grave violation des règles de sécurité. Stephora se trouvait avec 86 autres élèves lors d’une excursion à la hacienda Los Caballos à Gurabo, lorsque le groupe a été conduit près d’une piscine sans le moindre dispositif de protection adapté. Aucun gilet de sauvetage n’aurait été prévu, et les responsables n’auraient pas vérifié si les enfants savaient nager. Une vidéo, versée au dossier, mettrait également en lumière une négligence extrême dans la surveillance de l’enfant avant sa noyade, le 14 novembre 2025, selon Listin Diario.
Les autorités dominicaines rappellent que le nombre réduit de surveillants mobilisés pour accompagner les élèves constituait déjà en soi une mise en danger manifeste.
Si la demande de caution apparaît comme une mesure stricte, elle représente néanmoins pour la famille de la victime et la communauté haïtienne une avancée majeure dans la quête de justice. Cette décision montre que les institutions commencent à reconnaître la gravité de la faute et la responsabilité de l’établissement scolaire dans un événement qui aurait pu être évité.
Au-delà du sort des quatre inculpées, cette affaire soulève de vives interrogations sur les protocoles de sécurité encadrant les activités scolaires en République dominicaine. Le parquet demande d’ailleurs une inspection complète de l’école afin d’identifier toute autre pratique susceptible de mettre en danger les élèves.
La bataille judiciaire ne fait que commencer, mais pour les proches de la jeune victime, ce tournant a une signification claire : la mémoire de Stephora mérite une vérité totale, des responsabilités assumées et des réformes concrètes.
Jean Daniel PIERRE
