Le Gouvernement face à la recrudescence du choléra après le passage de l’ouragan Melissa
Lors de la 28? édition des Mardis De La Nation, placée sous le thème « Santé publique et gestion des urgences après le passage de l’ouragan Melissa », le Gouvernement haïtien a dressé un état des lieux préoccupant de la situation sanitaire nationale, marquée par une recrudescence du choléra à Pétion-Ville et une hausse des risques d’épidémies post-ouragan.
Le ministre de la Santé publique et de la Population, Dr Sinal Bertrand, a présenté un bilan actualisé de l’évolution du choléra : « Depuis janvier, 2 900 cas ont été recensés, dont 20 décès communautaires et 7 décès institutionnels », a-t-il révélé. Selon le ministre, les équipes du MSPP restent pleinement mobilisées sur le terrain, en coordination avec la DINEPA, le FAES, le MTPTC et les autorités locales, pour contenir la propagation de la maladie et prévenir l’apparition de nouveaux foyers d’infection.
Parmi les mesures prioritaires annoncées figurent l’envoi d’aides d’urgence aux populations sinistrées du Grand Sud, la réhabilitation des infrastructures sanitaires endommagées, ainsi que des campagnes de prévention et de sensibilisation axées sur l’hygiène, la sécurité alimentaire et la désinfection des zones à risque. Les opérations d’assainissement, de fumigation et de dératisation se poursuivent également dans la région métropolitaine de Port-au-Prince.
Le ministre a insisté sur le rôle central de l’accès à l’eau potable et de l’assainissement communautaire dans la lutte contre les maladies hydriques. Par ailleurs, il a annoncé le lancement prochain d’une campagne nationale sur le vaccin HPV, destinée à prévenir le cancer du col de l’utérus chez les adolescentes les plus vulnérables.
Cependant, au-delà des chiffres et des annonces officielles, la réalité reste alarmante dans plusieurs camps de fortune où s’entassent des milliers de déplacés internes. Ces familles, ayant tout perdu à cause des violences, vivent dans des conditions d’insalubrité extrême, sans accès régulier à l’eau potable ni à des soins de santé adéquats. Cette situation, dénoncée par plusieurs acteurs humanitaires, fait craindre une aggravation des risques d’épidémies si des actions concrètes et durables ne sont pas entreprises rapidement.
Jean Daniel PIERRE
