Nomination officielle, résistance sur le terrain : la PNH peine à gérer ses propres transitions

Nomination officielle, résistance sur le terrain : la PNH peine à gérer ses propres transitions

La Direction Générale de la Police Nationale d’Haïti (DGPNH) a annoncé ce mardi l’installation du Commissaire Divisionnaire Jean Pedro MARS à la tête des Garde-Côtes. Officiellement, il remplace l’Inspecteur Divisionnaire Jeanty Duroil. Mais sur le terrain, la réalité est moins claire : le responsable sortant refuse de céder son poste, dénonçant une procédure entachée d’irrégularités.

Lors d’une rencontre avec la presse, Jeanty Duroil conteste le non-respect des principes administratifs dans son remplacement et exige qu’un haut responsable de la DGPNH se déplace lui-même à Carrefour pour procéder à l’installation. Cette résistance traduit un malaise plus profond : celui d’une administration policière où les décisions semblent parfois imposées sans transparence ni respect des règles établies.

Le choix de Jean Pedro MARS n’est pourtant pas contesté sur le fond. Licencié en Droit, détenteur d’un baccalauréat en Gestion de l’Université de Sherbrooke (Canada), il possède une solide formation en sûreté et sécurité maritime. En janvier 2017, il avait suivi une formation spécialisée en navigation maritime avant de parfaire son expertise aux États-Unis, à la Garde-Côte Academy en Virginie et au Collège Naval de Guerre. Son profil en fait un officier hautement qualifié, probablement l’un des mieux formés dans ce domaine stratégique.

Le problème se situe ailleurs : dans la manière de gérer une transition aussi sensible. La Garde-Côtes reste la seule structure policière encore présente à Carrefour depuis plus d’un an. Cette position en fait un poste hautement stratégique dans une commune où l’État s’est progressivement effacé. Imposer un changement de commandement sans dialogue ni protocole formel risque d’affaiblir davantage la crédibilité de la PNH dans un contexte déjà fragile.

Cette confusion illustre une fois de plus les ratés de l’administration policière haïtienne, souvent incapable d’appliquer ses propres règles. À l’heure où la PNH lutte pour maintenir sa légitimité, chaque maladresse bureaucratique devient un luxe que le pays ne peut plus se permettre.

Jean Daniel PIERRE

GPL Media Libre

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