Tolérance zéro contre le banditisme : un discours ferme, mais quelle portée réelle ?

Tolérance zéro contre le banditisme : un discours ferme, mais quelle portée réelle ?

Le gouvernement haïtien a affiché ce mardi sa détermination à « neutraliser sans délai » toute organisation criminelle, à l’issue d’une réunion de haut niveau dirigée par le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé. Entouré des principaux responsables de la sécurité et de la défense, le chef du gouvernement a réaffirmé une politique de « tolérance zéro » face au banditisme.

Selon le communiqué officiel, l’exécutif aurait arrêté « des mesures opérationnelles, stratégiques et logistiques » pour rétablir l’ordre et « garantir l’intégrité du territoire ». Cette déclaration intervient alors que plusieurs régions du pays, y compris la majorité des quartiers de la capitale, restent sous l’emprise de groupes armés.

Si le ton se veut ferme, l’absence de détails concrets sur la nature des mesures adoptées laisse planer un doute sur la capacité réelle de l’État à inverser la tendance. Dans les rues, la méfiance persiste : les promesses de rétablissement de l’ordre se succèdent depuis des années, souvent sans résultats tangibles.

L’affirmation selon laquelle « aucune enclave ne saurait échapper à l’autorité de l’État » contraste avec la réalité quotidienne de nombreux citoyens, contraints de composer avec l’insécurité, les enlèvements et l’inaction des forces de l’ordre. Les analystes rappellent que le succès d’une telle stratégie exige non seulement une présence policière et militaire efficace, mais aussi une volonté politique de s’attaquer aux racines du problème; pauvreté, corruption, et complicités au sein même des institutions.

Alors que le gouvernement promet une action « sans relâche », la population attend des résultats concrets. Faute de quoi, cette nouvelle déclaration de guerre au banditisme risque de rejoindre la longue liste des engagements restés lettre morte.

Jean Daniel PIERRE

GPL Media Libre

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