La DCPJ recherche le journaliste Guerrier Henri, accusé de liens avec « Viv Ansanm »
La Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) a lancé, ce mercredi, un avis de recherche contre Guerrier Henri, animateur vedette de l’émission Boukante Lapawòl diffusée sur Radio Méga. Il est mis en cause pour affiliation à une coalition terroriste, enrichissement illicite et blanchiment d’argent, dans le cadre d’une enquête sur ses liens présumés avec le groupe criminel Viv Ansanm.
Convoqué par la DCPJ le 28 juillet dernier, le journaliste ne s’est pas présenté, ce qui a conduit à un durcissement des mesures judiciaires à son encontre. Selon des sources proches du dossier, les autorités haïtiennes ont informé Interpol, ouvrant ainsi la voie à une coopération internationale. Guerrier Henri résiderait actuellement au Canada, où il poursuivrait ses activités médiatiques à distance.
Dans une intervention diffusée aux environs de 9 h ce mercredi, à l’émission Boukante Lapawòl, Guerrier Henri a dénoncé ce qu’il considère comme une tentative d’humiliation orchestrée par la DCPJ. « Ils veulent m’humilier publiquement », a-t-il déclaré, tout en rejetant les accusations portées contre lui.
La suspension de l’émission Boukante Lapawòl par le Conseil national des télécommunications (CONATEL) avait déjà suscité une importante controverse. Le régulateur reprochait à l’animateur d’avoir offert une tribune à des chefs de gangs, leur permettant de diffuser des messages incitant à la violence. Le silence de Guerrier Henri face à cette sanction avait renforcé les interrogations sur ses motivations.
Cette mise en cause divise profondément l’opinion publique haïtienne. Certains dénoncent une atteinte à la liberté de la presse, tandis que d’autres saluent la fermeté des autorités dans l’application de la loi, indépendamment du statut social ou professionnel des personnes concernées.
La DCPJ, de son côté, invite toute personne détenant des informations susceptibles d’éclairer l’enquête à se rapprocher des autorités compétentes. L’affaire est désormais suivie de près, tant en Haïti qu’à l’international.
Jean Daniel PIERRE
