HAÏTI, UN PAYS COUPÉ DU MONDE : L’ASC CONTRAINTE DE DÉCLARER FORFAIT AU CFU CLUB CHAMPIONSHIP
Encore un coup dur pour le football haïtien. L’Association Sportive Capoise (ASC), l’un des clubs les plus prestigieux du pays, a annoncé officiellement qu’elle ne participera pas au CFU Club Championship 2025, prévu du 26 juillet au 3 août à Trinidad et Tobago. En cause : l’isolement total dans lequel Haïti se retrouve aujourd’hui, empêchant même un simple déplacement à l’étranger.
Ce retrait forcé est le symptôme d’une crise bien plus profonde. Depuis plusieurs mois, voire années, le football haïtien sombre dans une spirale infernale. Les clubs n’arrivent plus à voyager, les sélections de jeunes ratent des tournois importants, et le championnat national est constamment paralysé par l’insécurité et le chaos logistique. Cette situation prive une génération entière de sportifs d’un avenir prometteur.
Dans un communiqué poignant signé par le secrétaire général de l’ASC, Benjy Oricia, le club a évoqué son impuissance face au refus des compagnies aériennes d’assurer le transport de sa délégation. Le climat d’insécurité, les blocages, l’instabilité générale : tout cela fait d’Haïti un pays coupé du monde, incapable même d’envoyer une équipe participer à une compétition régionale.
Le ministère de la Jeunesse, des Sports et de l’Action Civique (MJSAC) ne réagit pas. Aucune déclaration, aucune initiative, aucun plan d’urgence. Comme si cela ne concernait pas l’État haïtien. Pourtant, le sport reste l’un des derniers bastions de rêve et d’espoir pour la jeunesse. Mais que font nos dirigeants ? Que reste-t-il de leur engagement envers les jeunes, envers le sport, envers le pays ?
Il est temps d’ouvrir les yeux : Haïti est isolée sur tous les flancs : politique, économique, culturel… et désormais sportif. Les portes sont closes, les stades sont vides, les tribunes se taisent, et la relève regarde l’avenir avec peur et résignation.
Pendant ce temps, les jeunes talents formés à la sueur et à la passion continuent de disparaître dans le brouillard d’un pays abandonné. Le forfait de l’ASC n’est pas juste un incident : c’est un symbole, un cri, un SOS lancé à une nation qui semble avoir renoncé à elle-même.
Steeve Luc PIERRE
