Rejet des billets de 10 gourdes : panique au Cap-Haïtien, les autorités réagissent

Rejet des billets de 10 gourdes : panique au Cap-Haïtien, les autorités réagissent

Depuis quelques jours, une vague de panique s’empare du département du Nord, notamment dans la ville du Cap-Haïtien, où de nombreux commerces et marchands de rue refusent les billets de 10 gourdes. Cette situation soulève des inquiétudes croissantes chez les citoyens, déjà confrontés à de multiples difficultés économiques.

Dans plusieurs quartiers du Cap-Haïtien, des citoyens rapportent qu’ils ne peuvent plus utiliser leurs billets de 10 gourdes dans certains magasins, dans les transports publics ou encore auprès de vendeurs dans les marchés. Ce refus soudain crée des tensions et provoque parfois de vives altercations entre clients et commerçants.

Selon des témoignages recueillis sur place, des marchands invoquent que ces billets « ne sont plus valables », bien qu’aucune déclaration officielle de la Banque de la République d’Haïti (BRH) ou du ministère de l’Économie ne soit venue confirmer une telle mesure.

Face à cette confusion, le délégué départemental du Nord, Me Marc Présumé, a apporté des clarifications fermes lors d’une intervention devant la presse capoise : « Il n’en est pas question. L’État haïtien a émis ce billet pour qu’il circule. Aucun individu n’a le droit de refuser un billet de 10 gourdes. « 

Le délégué a qualifié ce comportement de certains commerçants comme une forme de défi lancé à l’autorité de l’État : « Un magasin ou un marchand qui refuse de recevoir ce billet commet un affront à l’ordre étatique. À la délégation, nous ferons respecter l’autorité de l’État. Personne n’est au-dessus des lois. »

Il invite les citoyens victimes de ces refus à porter plainte : « Tout citoyen auquel on refuse le billet de 10 gourdes doit venir nous voir à la délégation et engager une action en justice. »

Cette initiative préoccupante ne se limite pas au Cap-Haïtien. Des cas similaires ont été signalés à Port-de-Paix, dans le département du Nord-Ouest. À Port-au-Prince, si les billets de 10 gourdes circulent encore normalement, ce sont plutôt les pièces de 5 gourdes qui commencent à être systématiquement refusées, notamment dans les marchés de rue.

Paradoxalement, les supermarchés continuent d’utiliser les pièces de 1 gourde pour rendre la monnaie, tandis que dans la rue, elles sont rejetées presque unanimement.

Dans un contexte d’inflation galopante, de méfiance envers la monnaie nationale et d’absence de communication claire des autorités monétaires, de telles pratiques risquent de renforcer l’instabilité économique et sociale.

Steeve Luc PIERRE

GPL Media Libre

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