Deux Marjorie Michel, deux destins : celle de Papineau brise les plafonds de verre
Il est essentiel de dissiper toute confusion : Marjorie Michel, récemment élue députée fédérale de Papineau à Montréal, n’a aucun lien avec la militante politique haïtienne du Secteur Démocratique et Populaire (SDP), alliée d’André Michel et souvent associée aux turbulences de la scène politique haïtienne. La nouvelle élue canadienne incarne une trajectoire tout autre, marquée par l’excellence, l’intégrité et un engagement constant en faveur de la diversité et de l’égalité des chances.
Née en Haïti, Marjorie Michel (la députée) est la fille de Smarck Michel, ancien Premier ministre haïtien. Elle quitte son pays à l’adolescence pour poursuivre ses études au Canada, où elle s’installe une première fois dans les années 1980. Après une parenthèse en Haïti, elle revient définitivement au début des années 2000, marquée par les violences et l’insécurité qui frappent alors la société haïtienne.
C’est au Canada qu’elle façonne sa carrière, forte d’une maîtrise en psychologie sociale obtenue à l’Université catholique de Louvain, en Belgique. Dès 2008, elle fait ses premiers pas en politique en tant que conseillère sur la scène provinciale. Elle s’impose rapidement comme une actrice clé des stratégies de gouvernance, dotée d’un esprit analytique rare et d’un leadership reconnu.
Parallèlement, Marjorie Michel s’engage activement dans la promotion du leadership féminin. Membre influente du Réseau des femmes d’affaires du Québec, elle milite depuis près de vingt ans pour une meilleure inclusion des femmes en particulier des femmes racisées dans les espaces de pouvoir. Son ascension, en 2019, au poste de cheffe de cabinet au gouvernement fédéral marque une première historique pour une femme noire au Canada.
Avant de siéger au Parlement, elle occupait le poste de cheffe de cabinet adjointe de Justin Trudeau. Aujourd’hui députée, elle promet une approche politique fondée sur l’écoute, l’innovation et la responsabilité. Son mot d’ordre, « Sortez des sentiers battus », résonne comme un appel à une politique audacieuse, loin des discours convenus.
Sa trajectoire et son éthique de travail tranchent nettement avec celles de l’autre Marjorie Michel, active sur la scène politique haïtienne et souvent au cœur de polémiques. Cette confusion regrettable souligne l’importance de distinguer les parcours, en particulier lorsqu’il s’agit de figures publiques aux visions aussi divergentes.
Jean Daniel PIERRE
