L’Hôpital Universitaire La Paix se dote d’une infrastructure clé pour sauver des vies

Le jeudi 19 décembre 2024, une nouvelle unité de production d’oxygène a été officiellement inaugurée à l’Hôpital Universitaire La Paix (HUP), situé à Delmas 33. Cette réalisation, portée par le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) sous la direction du ministre Dr Duckenson Lorthé Bléma, représente un jalon crucial pour renforcer l’offre de soins dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, marquée par une crise sanitaire et humanitaire profonde.

La cérémonie d’inauguration a rassemblé plusieurs figures influentes, notamment le Directeur Général du MSPP, Dr Gabriel Thimothé, le directeur exécutif de l’HUP, Dr Paul Junior Fontilus, et le représentant de la FHI 360, Dr Jean Monetoile Marseille. Étaient également présents des membres du cabinet ministériel, des cadres technico-administratifs de l’HUP, ainsi que des représentants de la presse nationale.

Dans son discours, le ministre de la Santé, Dr Duckenson Lorthé Bléma, a insisté sur l’importance de cette initiative. En effet, cette unité, capable de produire entre 20 et 24 bonbonnes d’oxygène par jour, constitue une réponse aux défis posés par la forte demande en soins d’urgence. « Cet investissement témoigne de l’engagement du MSPP à garantir une prise en charge de qualité et à préserver la dignité humaine dans nos hôpitaux », a-t-il déclaré.

Par ailleurs, l’inauguration de cette unité arrive à un moment critique. D’une part, l’Hôpital de l’Université d’État d’Haïti (HUEH), le plus grand centre hospitalier du pays, est paralysé, sa zone étant sous le contrôle d’hommes armés. D’autre part, la suspension des activités de Médecins Sans Frontières (MSF) dans la capitale, due aux menaces directes de certains policiers et à l’exécution de patients, a exacerbé la situation. De plus, l’Hôpital Bernard Mevs a été vandalisé et incendié, laissant un vide immense dans le système de santé.

Depuis plusieurs mois, l’HUP est devenu le dernier refuge pour des milliers de patients de la région métropolitaine. Cependant, il est important de rappeler que cet hôpital fait face à de multiples défis. En effet, il fonctionne actuellement avec 27 % de personnel en moins, en raison des départs massifs à l’étranger et de l’insécurité qui affecte gravement les conditions de travail.

Ainsi, malgré les défis sécuritaires et économiques auxquels Haïti fait face, cette inauguration incarne un pas significatif vers le renforcement des infrastructures sanitaires. Elle reflète également une volonté politique de répondre aux crises répétées du secteur de la santé publique.

Au-delà de la capacité technique de produire de l’oxygène, cette unité représente un symbole d’espoir pour une population démunie et pour des professionnels de santé courageux. Toutefois, cela ne doit pas masquer l’urgence d’une réforme globale pour restaurer un système de santé capable de garantir l’accès aux soins pour tous. Cette avancée, bien que significative, ne peut être qu’un début.

Steeve Luc PIERRE