Les grandes lignes du buget rectificatif 2023-2024
En Conseil des ministres en date du lundi 12 août 2024, le pouvoir exécutif a adopté un budget rectificatif à environ quatre semaines de la fin de l’exercice fiscal 2023-2024.
Ce budget s’élève à 254,8 milliards de gourdes, soit une contraction de 20,5 % par rapport au budget initial de 320,6 milliards de gourdes. De cette enveloppe budgétaire, un montant de 165,8 milliards de gourdes, soit 65 % du total, est alloué aux dépenses de fonctionnement alors que les 35 % restants (89 milliards) sont consacrés aux dépenses d’investissement.
Quant à la répartition de l’enveloppe budgétaire entre les trois pouvoirs de l’État et les organismes indépendants, elle est présentée comme suit : le pouvoir exécutif détient 95,9 % du total (244,35 milliards de gourdes), le pouvoir législatif sans être fonctionnel dispose de 1,4 % (3,5 milliards de gourdes) et le pouvoir judiciaire 1,1 % (2,8 milliards de gourdes). L’ensemble des organismes indépendants quant à eux totalisent 1,6 % du budget, soit un total de 4,1 milliards de gourdes.
Quatre des vingt ministères se détachent en termes de part du budget : le ministère de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle, avec un montant de 34,3 milliards de gourdes (13,5 % du total du budget) ; le ministère de la Justice, avec un cachet de 27,1 milliards (10,7 %) ; le ministère des Travaux Publics, Transports et Communication, avec une enveloppe de 25,5 milliards (10 %) ; et le ministère des Affaires Sociales avec une somme de 23,19 milliards (9,1 %). Au total, ces quatre ministères représentent 43,3 % de la somme du budget.
Par ailleurs, il y a cinq ministères qui disposent chacun d’un cachet inférieur à un milliard de gourdes. Ce sont ceux les plus démunis. Il s’agit du ministère des Haitiens Vivant à l’Étranger qui obtient un montant de 214 millions de gourdes (0,1 % du total du budget), du ministère des Cultes qui dispose d’une enveloppe de 358 millions de gourdes (0,1 % de l’ensemble du budget), du ministère à la Condition Féminine qui dispose d’une somme de 414 millions de gourdes (0,2 %), du ministère du Tourisme qui obtient un cachet de 535 millions de gourdes (0,2 %) et du ministère de la Communication qui reçoit une enveloppe de 620 millions de gourdes. Ces cinq ministères cumulent 0,8 % du budget.
Trois autres postes méritent de retenir l’attention : la dette publique (23,6 milliards de gourdes, 9,3 % du budget), les interventions publiques (22,26 milliards de gourdes, 8,7 % du budget) et la subvention au secteur de l’énergie (3 milliards de gourdes, 1,2 %). À eux trois, ces postes totalisent 19,2 % du budget.
Pour trouver de l’argent pour effectuer ces dépenses, le gouvernement mise sur des recettes domestiques de l’ordre de 172,7 milliards de gourdes. 127 milliards doivent provenir des recettes internes contre 44,9 milliards que l’Administration Générale des Douanes doit collecter, ainsi que des autres ressources domestiques totalisant la somme de 750 millions de gourdes qui seront collectées. En plus, les autorités attendent les « Aide projets » de l’International qui se sont évalués à hauteur de 65,97 milliards de gourdes.
Par ailleurs, il convient de mentionner que le gouvernement compte dépenser 16 milliards de gourdes dont il ne dispose pas. Ce montant proviendra des tirages sur emprunt pour un montant de 9 milliards de gourdes et des autres financements internes du projet totalisant la somme de 7 milliards de gourdes.
Jonathan Gédéon
Photo d’illustration: Haïti Libre
