Chili : inquiétudes au sein de la communauté haïtienne après l’élection présidentielle

Chili : inquiétudes au sein de la communauté haïtienne après l’élection présidentielle

L’élection de José Antonio Kast à la présidence du Chili suscite une vive inquiétude au sein de la communauté haïtienne vivant dans le pays. Installés par centaines de milliers au cours de la dernière décennie, notamment après le séisme dévastateur de 2010 et la dégradation continue de la situation sécuritaire et économique en Haïti, de nombreux Haïtiens redoutent aujourd’hui un avenir incertain.

Longtemps perçu comme une terre d’accueil, le Chili avait ouvert ses portes à des milliers de migrants haïtiens fuyant la pauvreté, l’instabilité politique et l’insécurité. Ces derniers ont contribué, souvent dans des secteurs clés comme la construction, les services, l’agriculture ou encore le commerce informel, au dynamisme de l’économie chilienne. Mais le climat politique semble désormais changer.

Durant sa campagne électorale, le nouveau président a fait de la lutte contre l’immigration irrégulière et du renforcement des contrôles aux frontières l’un des piliers de son programme. Un discours qui, sans viser explicitement une nationalité, est perçu par de nombreux migrants haïtiens comme une menace directe à leur stabilité, à leur droit au séjour et à leur intégration sociale.

Dans plusieurs quartiers de Santiago, d’Antofagasta ou de Valparaíso, l’angoisse est palpable. Des familles craignent des expulsions massives, un durcissement des procédures de régularisation et une montée de la stigmatisation.

Gesny Pierre Louis, patineur et l’une des figures haïtiennes les plus connues au Chili, déclare : « C’est avec beaucoup de tristesse que je dis que bientôt le Chili sera comme les États-Unis en matière d’immigration, avec ce nouveau président qui vient d’être élu. »

Alors que Haïti traverse l’une des pires crises de son histoire, marquée par la violence des groupes armés, l’effondrement des services publics et l’insécurité alimentaire, la perspective d’un retour forcé apparaît pour beaucoup comme impensable. Pour ces migrants, le Chili représentait un refuge ; il pourrait désormais devenir un lieu d’incertitude et de peur.

L’évolution de la politique migratoire chilienne sera donc scrutée de près, tant par la communauté haïtienne que par la communauté internationale. Car au-delà des chiffres et des discours, ce sont des vies humaines, des familles entières et des années de sacrifices qui sont aujourd’hui en jeu.

Jean Daniel PIERRE

GPL Media Libre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *