Haïti: le gouvernement veut organiser des élections, mais peine à s’attaquer réellement à l’insécurité

Haïti: le gouvernement veut organiser des élections, mais peine à s’attaquer réellement à l’insécurité

Le Premier ministre haïtien, Alix Didier Fils-Aimé, s’est rendu ce mardi 1er juillet au siège du Conseil Électoral Provisoire (CEP) pour une visite de travail qualifiée de stratégique dans le cadre du processus de retour à l’ordre constitutionnel. Accompagné de Joseph André Gracien Jean, ministre délégué chargé des questions électorales et constitutionnelles, le chef du gouvernement a échangé avec le président de l’institution, Patrick Saint-Hilaire, et les autres conseillers électoraux.

Cette rencontre a permis d’aborder les principales avancées du calendrier électoral, notamment la finalisation du décret référendaire, la publication prochaine du calendrier des scrutins, ainsi que l’état de préparation des structures territoriales appelées à encadrer le vote. Le Premier ministre a réaffirmé l’engagement du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) à garantir la tenue d’élections jugées libres, crédibles et inclusives, tout en insistant sur l’impératif de sécurité.

Le CEP a, de son côté, présenté les progrès en cours : installation annoncée des Bureaux Électoraux Départementaux (BED) et des Bureaux Référendaires Départementaux (BRD), préparation logistique des lieux de vote, introduction d’outils technologiques modernes et premiers retours issus de visites régionales. La question budgétaire a également été évoquée, les autorités assurant que les fonds nécessaires seront mobilisés.

Dans sa déclaration à la presse, Alix Didier Fils-Aimé a souligné que la lutte contre l’insécurité reste une priorité, intimement liée à la réussite du processus électoral. Il a aussi lancé un appel à la mobilisation citoyenne, en particulier aux jeunes et aux femmes, pour une transition fondée sur la justice, la paix et la souveraineté populaire.

Dans un pays où la défiance à l’égard des institutions reste vive, cette visite intervient comme un signal politique. Mais pour nombre de citoyens, le scepticisme demeure : les élections peuvent-elles réellement avoir lieu tant que des pans entiers du territoire échappent à l’autorité de l’État ? La parole du gouvernement suffira-t-elle à convaincre d’une volonté réelle de rupture avec les pratiques du passé ?

Le rendez-vous électoral annoncé se veut porteur d’espoir. Reste à savoir si les actes suivront les discours.

GPL Media Libre

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